Presse
ici magazine 01/2012
Songes et lueurs
Un lieu, une rencontre, une lumière… des petits bouts de tout qui font une histoire, celle de José Do Passo, faiseur de rêves éclairés.
C’est dans l’espace d’Omnilum à Périgny que nous avons pu côtoyer le temps d’une exposition en décembre, l’univers d’un artiste local, un homme à la créativité empreinte d’authenticité. Objets de re-création voire de récréation, ses luminaires titillent l’imaginaire par l’effet du halo, de la matière et des mots. Izo, Cyclope, Redfarol, Tif-top, Lola, Glob-trot, cette ancienne armoire de télémécanique, le petit cyclorameur, le mixeur, le casque à cheveux, le projecteur, le phare de 2cv, tous, nous racontent une renaissance, construite au fur et à mesure, avec éclat… Il y a du cœur et de la poésie dans ces œuvres-là. “Lola, je la caresse d’un peu de matière sans interrompre le fil de sa beauté.” La sincérité n’a jamais autant brillé…
sud-ouest le 19/12/2011
06h00 | 0 | commentaire(s) |
Périgny
Ils lancent un partenariat original
Les employés d'Omnilum et, au premier plan, José Do Passo. Photo Jean-Marie Carrot
Suite à la liquidation de leur entreprise, quatre anciens salariés ont, depuis septembre, repris la société pour conserver leurs emplois. Sous le nom d'Omnilum, cette société distribue du matériel d'éclairage aux professionnels.
Ces employés ont pris une initiative atypique : celle de collaborer avec un artiste local, José Do Passo, qui fabrique des œuvres uniques, des luminaires à partir de matériaux anciens retrouvés qui racontent tous une histoire.
Une seconde vie mise en relief par la lumière et le matériau sur lequel José Do Passo pose son empreinte. Même dans un contexte économique tendu, les collaborations les plus surprenantes aident à avancer.
Jean-Marie Carrot
sud-ouest le 28/11/2011
Par pierre-marie lemaire | 1 | commentaire(s) |
La Rochelle
José travaille du chalumeau
José Do Passo fabrique des lampes de bric et de broc. Lumineux !.
Prenez un distributeur de cornets de glaces des années 60. Emmanchez dedans un bout de lance d'incendie. Coiffez le tout d'une parabole de chauffage. Ajoutez du fil électrique et une ampoule, et vous obtiendrez une lampe de bureau. Unique et chic. La recette fonctionne avec d'autres ingrédients. Un vieux vinyle savamment gondolé peut servir d'abat-jour, un casque de coiffeuse garni de leds diffuse une ambiance club, un phare de « deudeuche » ou un spot de photo revisité font aussi l'affaire. Que la lumière soit !
Tout cela ne pourrait être que du bricolage. Du recyclage très tendance pour faire la nique à la société industrielle et complaire aux bobos. Mais José Do Passo n'a pas que le coup de main. Il a l'œil aussi, et l'inspiration. Qu'elles soient de table, de bureau ou de salon, ses lampes racontent quelque chose, elles allument une petite lumière qui a à voir avec le rêve et l'enfance.
Marieur de matièresJosé a la quarantaine bourlingueuse. Cet ancien marin natif de l'île Saint-Louis s'est frotté au bois flotté pour ses premiers pas dans l'art. Puis il a jeté l'ancre à La Rochelle avec femme et enfants. « C'est marrant, rigole-t-il, tout me ramène toujours à la mer. » L'exposition qu'il propose dans son atelier de la rue des Fonderies - la bien nommée - est le fruit de deux ans et demi de travail. Trente mois à chiner, poncer, souder, patiner les matériaux les plus divers pour leur rendre leur lustre. Zinc, fer, laiton, acier, plastique, ce qu'il aime, c'est marier les matières et les formes les plus improbables. Et de leur apporter sa propre touche d'un coup de chalumeau ou d'un ponçage bien ciblé. Avec lui, le métal n'est jamais gris et froid. Il peut être bleuté, cuivré, marouflé d'or…
L'homme n'aime pas parler de lui. Mais il peut commenter des heures chacune de ses œuvres, comment il l'a imaginée, créée, sans que jamais l'objet final ne soit dessiné d'avance. Comment aussi il en a choisi le nom et le halo. La lumière que diffuse « Firesilver » au plafond rappelle le masque de Jean Marais dans « La Belle et la Bête ». José est un poète.
Clou de l'exposition : « Izo », une ancienne armoire de télémécanique avec ses deux cadrans. Il l'a recyclée en meuble range-CD avec étagères en chêne massif. « De Brocéliande, le chêne, pour le côté magique. »
Les prix s'étagent entre 450 et plus de 2 000 euros. « Je suis là pour vendre, bien sûr, mais je souhaite que les gens découvrent ce que je fais avant de parler argent. Susciter une émotion chez le visiteur, c'est la plus belle des récompenses. »
Les lampes déco de José Do Passo, 21 bis, rue des Fonderies.